- somnambulique
-
• 1786; de somnambule♦ Relatif au somnambulisme. Crise somnambulique.⇒SOMNAMBULIQUE, adj.A. — Relatif au somnambulisme naturel ou artificiel. État, hyperesthésie, sommeil somnambulique. Nous avons entendu parler de crises somnambuliques assez fréquentes chez les paysans russes, dont la cause, dit-on, doit être attribuée à l'usage de l'huile de chènevis dans la préparation des aliments (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 351). Le baron Du Potet restera dans la tradition des magnétiseurs du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, dans l'esprit de Mesmer et de ses disciples, quand il rangera les qualités suivantes, parmi les facultés somnambuliques (AMADOU, Parapsychol., 1954, p. 99).— En partic. Qui est effectué, produit dans un état de somnambulisme. Les peintres surréalistes (...) présentent les images extériorisées, soit dispersées, laissant au spectateur le soin de trouver entre elles la liaison de son choix, soit sous la forme des graphiques comparables à l'écriture somnambulique (Arts et litt., 1936, p. 18-12).B. — Qui rappelle l'état de somnambulisme, ses manifestations. Regard, geste, allure somnambulique. Joseph prit la bague, s'inclina de ce salut somnambulique dont il eut seul le secret et sortit pour faire avancer les voitures (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 152). Autour d'une lumière qui sourdait d'une fenêtre, devant le palais de justice, elle vit que le brouillard paraissait s'assembler. Elle s'éloigna, d'un pas somnambulique, le long des arbres dépouillés (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 220).REM. Somnambuliquement, adv. a) Dans un état de somnambulisme. Tout son bonheur tomba, comme tombe un homme qui, parvenu somnambuliquement sur la cime d'un toit, entend une voix, avance et s'écrase sur le pavé (BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p. 148). b) À la manière d'un somnambule. Synon. machinalement. Pendant ce temps-là, Eugénie rôdait dans la cuisine, amoureuse et molle. Elle faisait son ouvrage machinalement, somnambuliquement, loin d'eux, là-haut, loin de nous, loin d'elle-même, le regard absent de leurs folies et des nôtres (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 349).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1786 « qui a rapport au somnambulisme » (Systême raisonné du magnétisme universel, p. 36 ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 349). Dér. de somnambule; suff. -ique. Fréq. abs. littér.:39. Bbg. DARM. 1877, p. 187.
somnambulique [sɔmnɑ̃bylik] adj.ÉTYM. 1786; de somnambule.❖1 Relatif au somnambulisme. || Crise somnambulique. || Sommeil somnambulique.1 Cette femme (…) est dans le sommeil somnambulique. D'après les aveux et les manifestations de tous les somnambules, cet état constitue une vie délicieuse pendant laquelle l'être intérieur, dégagé de toutes les entraves apportées à l'exercice de ses facultés par la nature visible, se promène dans le monde que nous nommons invisible à tort.Balzac, Ursule Mirouët, Pl., t. III, p. 322.2 Qui fait penser à un somnambule. || Une allure somnambulique.2 (…) le même regard éteint, fixe, somnambulique, le même visage aux chairs blafardes et molles (…)Claude Simon, le Palace, p. 94.3 Les jeux électroniques sont une drogue douce, ils sont pratiqués de la même façon, avec la même absence somnambulique et la même euphorie tactile.J. Baudrillard, De la séduction, p. 216.❖DÉR. Somnambuliquement.
Encyclopédie Universelle. 2012.